Baptême du centurion Corneille à Césarée - Corneille Michel I - Le Brun Charles - Vouet Aubin
Domaine
Peinture
Attribué à
Corneille Michel I
- Lieu de naissanceOrléans
- Date de naissance1603 : vers
- Lieu de décèsParis
- Date de décès1664
- Notice biographiqueMichel Corneille (v. 1603-1664), un peintre du roi au temps de Mazarin
Orléans, Musée des Beaux-Arts. Du 8 avril 2006 au 9 juillet 2006.
De tous les élèves de Vouet, Michel Corneille est l'un des premiers à avoir bénéficié d'une monographie récente, celle d'Yves Picart en 1994. Editée à compte d'auteur, peu diffusée et difficile à trouver, elle avait néanmoins l'intérêt de faire le point sur cet artiste méconnu. L'exposition d'Orléans et la publication qui l'accompagne, qui constitue un catalogue complet de l'œuvre, prennent en compte les nombreuses études et découvertes effectuées depuis une dizaine d'années, la moindre n'étant pas le fonds de dessin de Vouet et de son entourage de la Bayerische Staatsbibliothek de Munich où plusieurs feuilles de Corneille ont pu être identifiées. Parmi les peintures, plus d'un tiers étaient inconnues de Picart. En revanche, contrairement à ce qu'écrit Emmanuel Coquery, la monographie de 1994 ne négligeait pas les tapisseries, puisque celles-ci y font l'objet d'un chapitre de vingt-cinq pages. Quant aux grands décors, trois d'entre eux subsistent, en plus ou moins bon état, dont deux sont d'attribution récente1 : un profane, au château de Maisons-Laffite, l'autre religieux (chapelle de la Sainte-Famille dans l'église Saint-Nicolas-des-Champs). Cela constitue un score tout à fait remarquable si l'on considère le grand nombre de destructions et le peu d'ensemble décoratifs de cette époque encore conservés.
L'exposition est divisée en trois sections : tableaux, dessins et tapisseries. Le premier tableau connu de l'artiste reste un unicum ; cet Esaü cédant son droit d'aînesse à Jacob, très souvent publié et exposé, n'aurait sans doute jamais pu être donné à Corneille sans sa signature. L'œuvre témoigne de multiples influences dont la plus prégnante est celle de l'école nordique. Dès le numéro deux du catalogue, un Saint François-Xavier agenouillé devant la Vierge et l'enfant (ill. 1), identifié récemment dans les collections du musée d'Orléans (il fut révélé par l'exposition Les maîtres retrouvés), l'artiste modifie son style du tout au tout, sous l'influence de son maître Simon Vouet. La Vierge à l'enfant semble issu du pinceau de ce dernier, même si la composition reste plus sage et moins baroque. Ce tableau définit, pour le reste de sa carrière, la manière de l'artiste qui n'évoluera pas beaucoup : figures tirées du répertoire de Vouet et de ses élèves, compositions classicisantes qui s'insèrent bien dans l'atticisme parisien.
Un Jésus chez Marthe et Marie (ill. 2), nouvellement identifié et entré dans une collection particulière parisienne2 présente des coloris d'une très grande subtilité, qu'on retrouvera dans d'autre œuvres du peintre. On remarquera aussi la parenté formelle avec les compositions de Nicolas Prévost, ce qui se vérifiera aisément à Orléans où sont conservés plusieurs tableaux de celui-ci.
Une surprise attend le visiteur qui avait pu voir il y a peu l'exposition de Strasbourg sur Vouet. En effet, Le Baptême de l'eunuque qui y était montré sous le nom de Charles Le Brun est à nouveau présenté ici, mais comme Michel Corneille3, attribution qualifiée de « possible ». Dominique Jacquot, qui reviendra prochainement ici-même sur cette exposition, aura sans doute l'occasion de discuter une nouvelle fois de la paternité de cette toile. L'hypothèse Le Brun semble pourtant plus séduisante, la confrontation souhaitée par Emmanuel Coquery avec les autres tableaux, notamment la Vue de ville antique avec une scène de sacrifice, n'étant pas réellement convaincante. Cette dernière œuvre, appartenant à une collection particulière, signée, est elle aussi une découverte récente. Il est dommage qu'on ne puisse rapprocher ces toiles de Didon et Enée (ill. 3) un carton de tapisserie présentant également un fond d'architecture (cat. P13), signalé dans le catalogue comme de localisation inconnu et qui est exposé en ce moment même, avec la collection Changeux, au Musée de Meaux.
Les autres tableaux, de grands retables, sont pour la plupart comparables par le format, la composition et le type des personnages. On appréciera particulièrement, parmi ceux absents du livre d'Yves Picart, la belle Vocation de la bienheureuse Agnès d'Assise (ill. 4). Assez médiocre en revanche est le Massacre des Innocents de Tours, déjà jugé sévèrement par Clément de Ris. Il serait, selon Emmanuel Coquery, dû au moins en partie à Michel II Corneille sur un dessin de son père.
S'il faut se féliciter de l'exhaustivité du catalogue, qui répertorie et reproduit également les tableaux attribués ou douteux, on peut regretter que les œuvres exposées à Orléans ne soient pas dûment signalées. Il est dommage également que, sans doute pour des raisons budgétaire, les notices soient un peu sommaires, certaines attributions méritant sans doute d'être davantage étayées, surtout pour les dessins. Enfin, aucune mention n'est faite d'un tableau publié par Picart, La Circoncision, appartenant au Musée Pouchkine. Le style semble en effet différent de celui de Corneille, mais cette esquisse4 aurait néanmoins dû être cataloguée comme rejetée.
Il reste que cette exposition constitue une brique supplémentaire dans la patiente reconstitution de l'atelier de Vouet. La peinture française de la première moitié du XVIIe siècle est actuellement un des champs les plus fertiles de la recherche en histoire de l'art. Articles et expositions se succèdent, contribuant autant à préciser l'image de cette époque qu'à la complexifier. On sait maintenant que la peinture française avant 1627, bien plus foisonnante et de meilleure qualité qu'on le pensait auparavant, n'a pas attendu Vouet pour exister. Le retour de celui-ci en France fut cependant bien le bouleversement souvent souligné. Michel Corneille en est un des témoins, modeste mais attachant.
Tribune de l'art 2006.
Attribué à
Le Brun Charles
- Lieu de naissanceParis
- Date de naissance1619
- Lieu de décèsParis
- Date de décès1690
- Notice biographiqueCharles Le Brun est né à Paris en 1619. À 11 ans, il est repéré par le chancelier Pierre Séguier qui le confie à l’atelier de Simon Vouet. Il apprend son métier auprès de ce grand maître et auprès de François Perrier. Il part en voyage avec Nicolas Poussin en Italie en 1642, où il reste 4 années grâce à l’aide financière du chancelier ; à son retour à Paris en 1646, il reçoit plusieurs commandes. Le surintendant des finances du roi, Fouquet lui demande de travailler à la décoration de son château de Vaux-le-Vicomte (1656-1661). Avec Philippe de Champaigne, il obtient du roi la fondation de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1648.
Après la disgrâce de Fouquet, Charles Le Brun passe au service du roi soleil : dès 1660, il se charge du décor de l’entrée royale de Louis XIV à Paris. La même année, il concourt à la création de la Manufacture des Gobelins et en devient le directeur. Anobli par Louis XIV en 1662, il est alors Premier peintre du Roi et reçoit une pension de 12 000 livres. En 1663, il est nommé directeur de l'Academie Royale par Colbert qui souhaite la reorganiser. En 1666, ils fondent l’Académie de France à Rome.
Responsable de la décoration intérieure du château de Versailles, il a sous ses ordres plusieurs dizaines d'artistes et d'artisans. Il travaille aussi pour d’autres personnalités. Il meurt le 22 février 1690 aux Gobelins et est inhumé dans l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Wikipedia 2006.
Date de création
1639 : vers
Attribué à
Vouet Aubin
- Lieu de naissanceParis
- Date de naissance1595
- Lieu de décèsParis
- Date de décès1641
Date de création
17e siècle (1ère moitié)
Désignation du bien
Baptême du centurion Corneille à Césarée
Libellé
Huile sur bois
Mesures
H. en cm : 98
L. en cm : 68
H. avec le cadre en cm : 121.7
L. avec le cadre en cm : 91
Epaisseur en cm : 9
Exposition
p. 120 (Vouet)
Simon Vouet ou l'éloquence sensible. Dessins de la Staatbibliothek de Munich, Nantes, musée des beaux-arts, 5 décembre 2002 - 20 février 2003
Cat. n°30, ill. p. 151
Éclairage sur un chef-d'œuvre. Loth et ses filles de Simon Vouet, Strasbourg, Musée des Beaux-Arts, 20 octobre 2005-22 janvier 2006
cat. P27 p. 86, pp. 35-38, ill. p. 37
Michel Corneille (v.1603-1664), un peintre du roi au temps de Mazarin, Orléans, Musée des beaux-arts, 8 avril-9 juillet 2006,
Acquisition
1911 Achat Commission du Musée Barbier
Photographe
Cliché Ville de Nancy, Patrice Buren
Numéro d'inventaire
1151
Sujet / thème
Histoire religieuse
Personne représentée
Corneille centurion
Facettes
Cliquez sur un terme pour voir toutes les œuvres de nos collections associées à ce dernier.